La chaîne des poètes

Merci Valdebaz pour cette invitation au voyage selon le principe : "présenter le texte poétique qui vous a le plus marqué, fait le plus frissonner... " j'aurais pu vous parler de l' Ode à cassandre, de Liberté ou de quelques autres strophes indispensables comme Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Mais finalement, ce sera celui-là :

Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ...
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !

Stéphane Mallarmé 1865

Maijo... et toi ?

Comments

[Titi]

Merci Florinette, ravie que tu apprécies également.

[Florinette]

Très bon choix, j'aime beaucoup ! ;-)

[Titi]

A qui le dis-tu Nicolas...

[nicolas]

La tristesse, la confusion, l'usure, le désir de fuite, les hésitations et enfin l'aboutissement...que de sentiments partagés dans ce magnifique poème !

[Titi]

Rendez-vous est pris Maijo, bon courage...